Pink Diary

Article tome 1 & 2

Aujourd’hui on parle d’un manfra : Pink Diary !

La petite histoire :

Pink Diary est un manga écrit par Jenny entre 2006 et 2008 pour 8 tomes publiés chez Delcourt-Tonkam d’abord en édition simple, puis en double édition en 2012 et enfin en double édition nouvelle édition en 2018. Toutefois, si la première édition est assez simple à trouver, c’est très loin d’être le cas de la dernière qui semble être très qualitative avec de nouvelles illustrations, mais que je n’ai jamais vu en librairie de ma vie.

Pink Diary est le premier manga français à avoir été considéré comme tel au Japon.

Jenny est une des premières mangaka française. Elle est née en 79 à Tananarive à Madagascar. Elle arrive en France à 3 ans et finit par faire une formation dans le cinéma d’animation. Elle coréalise d’ailleurs son premier court-métrage d’animation qui gagnera le prix Canal J du jury Junior au festival d’Annecy en 2002 : Le Papillon. Elle travaillera ensuite en tant que charadesigner sur Martin Mystère puis se chargera de la production de Story Board sur la saga Totally Spies.

L’histoire de Pink Diary commence en 2004. Jenny participe déjà depuis quelque temps à des fanzines. Alors qu’elle tient un stand à l’harajuku du festival BD de Bercy Village, elle fait la connaissance de Thierry Joor, directeur littéraire des éditions Delcourt. Et Pink Diary est née !

Jenny continuera sur sa lancée, même si aucunes de ses nouvelles œuvres n’atteindra la renommé de Pink Diary : Mathilde en 2008 (5 tomes), puis Sara et les contes perdus (6 tomes) en 2011, La rose écarlate - Missions (6 tomes) et Comme un Garçon en 2016. Elle travaille sur Les Mythics tome 1 et tome 10 en 2018 et 2020.

Personnage :

Tominari Kiyoko est l’héroïne de cette histoire. Lycéenne de 16 ans, c’est une jeune fille solitaire qui a tendance à garder ce qu’elle pense et à souffrir en silence, ce qui donne aux autres une illusions de force. C’est la sœur jumelle de Kenji. Anciennement extrêmement amoureuse de Tommy, elle a vu son amour se briser il y a plusieurs années et s’est renfermée sur elle-même et est particulièrement virulente avec ce dernier. C’est une fille qui sait être très mature dans certains cas et particulièrement bornée dans d’autres. J’aime beaucoup ce personnage.

Tominari Kenji est le frère jumeau de Kiyoko. Plus calme et réfléchi que sa jumelle, il est aussi beaucoup plus en retrait. Trop gentil, il pardonne facilement et s’inquiète pour tout le monde. Il est très ami avec Tommy et apprécie particulièrement Sachiko. C’est un personnage que j’apprécie, mais qui reste malgré tout une bonne pomme qui se sacrifiera toujours sans jamais rien obtenir...

Hiromoto Tommy est l’ami d’enfance de Kiyoko et Kenji. A 17 ans, c’est quelqu’un de très extravertie. Il attire l’attention et son physique le rend très populaire auprès des filles. Il sort depuis 3 mois avec la timide Sachiko. Il semble toutefois avoir une sorte d’obsession pour Kiyoko et son soudain changement de comportement. Il ne réfléchit pas beaucoup, n’a pas l’habitude qu’on lui refuse quelque chose et ne se pose que peu de questions, que ce soit sur ce qu’on lui dit ou sur son entourage. C’est quelqu’un qui peut être très énervant.

Matsushida Sachiko est la jeune fille qui sort avec Tommy. Elle est en première année au lycée, mais a déjà rencontré Kiyoko et Kenji il y a 4 ans. A l’occasion, ils l’ont d’ailleurs surnommés “la fille de la plage”. Elle a beaucoup d’admiration pour Kiyoko, qu’elle trouve particulièrement forte. C’est une fille timide qui a beaucoup de mal avec les inconnus et qui a tendance à avoir du mal à s’imposer. Elle s’entend très bien avec Kenji, avec qui elle peut vraiment se détendre sans la pression d’être la meilleure petite amie possible.

Hanajima Akemi est une lycéenne connue pour être une langue de vipère. En deuxième année, elle se débrouille pour apprendre des détails sur la vie des autres élèves pour les faire chanter et obtenir ce qu’elle veut. Elle n’a aucune morale et n’hésite pas à mettre en œuvre des plans machiavélique, d’autant plus quand il s’agit d’amour…

Scénario :

Kiyoko est amoureuse de Tommy. Mais le dernier jour des vacances, son cœur se brise face à la relation naissante entre celui-ci et une jeune fille qui sort de nul part. Depuis, elle l’évite comme la peste et a coupé complètement les ponts. 4 ans plus tard, Kiyoko entre en deuxième année au lycée. Elle pense enfin avoir réussi à tourner la page. Mais c’est sans compter sur ses parents qui la font dormir pour l’emmener de force chez Tommy pour une invitation. Kiyoko est outrée, mais ce n’est rien par rapport à ce qui l’attend. Tommy va non seulement atterrir dans son lycée, mais en plus il sera accompagné de sa petite amie Sachiko. Comment Kiyoko vivra-t-elle sa nouvelle année au lycée ?

Hanajima fait la connaissance de Tommy et décide immédiatement de le faire sien. Parviendra-t-elle à ses fins ?

Ce scénario est vraiment bon. La situation initiale est bien construite, bien déclarée et laisse une trame d’amour aigre très intéressante. L’histoire s’oriente très vite sur l’évolution des personnages dans une situation qu’ils vivent plus ou moins mal, une adolescence acerbe et une vie amoureuse plus ou moins joyeuse. Le tout est posé sur une histoire de harcèlement scolaire, de dérive psychologique très réaliste et de romance douloureuse. Si on peut au début penser que ce titre est une simple romance violente entre lycéen, c’est en fait très loin d’être le cas, avec une vrai réflexion et un très gros parallèle à faire avec la réalité. Du très bon travail.

Graphisme :

Pour cette fois, l’année de création n’a pas vraiment de rapport avec le graphisme général du titre. Jenny a un style vraiment bien a elle, mélange de fort bon goût entre du shojo du début des années 2000 et de la bande dessinée européenne. Le rendu est d’un excellent goût et d’un design finalement très personnel. Le niveau général est assez commun, voire réduit. Le design des personnages est simple, mais toujours très maîtrisé. Comme l’entièreté de ce titre d’ailleurs. Si je dis que ce titre est à un niveau commun, c’est qu’il ne propose pas d’effet graphique incroyable ou très évolué, loin de là. Les trames de fonds sont simples et peu présentes et le chara-design est lui aussi très simplifié. Toutefois, tout est extrêmement bien maîtrisé. Le niveau global est particulièrement stable, peu importe la scène. C’est un choix qui donne une ambiance unique à l'œuvre et participe grandement à sa qualité.

La couverture est très sympathique et bien pensée. Toutefois, je ne trouve pas les couvertures de la nouvelle édition aussi intéressantes et représentatives que celles de la première…

Point noir :

Nous sommes sur du shojo tout ce que l’on fait de plus dur et sec.

Le titre est extrêmement qualitatif, mais il souffre à mon sens d’un manque de communication et d’impression. J’aurais beaucoup aimé le voir beaucoup plus souvent dans les librairies. Le fait qu’il soit dessiné par une française peut certes rebuter certains… Toutefois, c’est l’occasion parfaite de montrer qu’aujourd’hui, il y aussi de très bon mangaka qui ne sont pas japonais.

Conclusion :