Suzume

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Aujourd’hui on parle de Suzume !

La petite histoire :

Suzume est un film d’animation réalisé et scénarisé par Makoto Shinkai avec les studios Aniplex et CoMix Wave et sorti au Japon le 11 Novembre 2022. Il faudra attendre le 12 Avril 2023 pour qu’il débarque dans les salles de cinéma françaises. Il dure 2h01.

Son nom japonais est Suzume no Tokimari.

Personnage :

Suzume Iwato est l’héroïne de cette histoire. Adolescente de 17 ans, elle vit avec sa tante depuis la mort de sa mère sur l’île de Kuyshu. C’est une fille têtue et aventureuse, qui ne lâche jamais rien. Elle est d’une nature assez sociale et n’a pas peur de faire des rencontres.

Sôta Munakata est étudiant. Toutefois, afin de faire perdurer les devoirs de sa famille, il parcourt le japon pour refermer des portes. C’est quelqu’un qui ne se prend pas trop la tête et prend les choses comme elles viennent. Il est assez mature et a le sens du sacrifice.

Daijin est un dieu qui se balade sous la forme d’un chat. Il semble avoir une obsession pour Suzume et n’hésite pas à utiliser ses pouvoirs pour attirer son attention.

Scénario :

Alors que Suzume est sur la route du lycée, elle croise un étudiant qui semble chercher son chemin. Elle lui indique l’emplacement des ruines d’un ancien onsen, mais ne résiste pas et cède à la curiosité. Sur place, elle découvre une porte qui ouvre vers un monde merveilleux où elle ne parvient pas pénétrer. Mais elle va découvrir que cette porte peut être aussi merveilleuse que terrifiante et destructrice par l’intermédiaire de Sôta, dont le rôle est de les refermer. Mais celui-ci est soudain victime d’un des sorts de Daijin. Suzume parviendra-t-elle à retrouver ce dernier et à fermer les portes à temps ?

Passé et présent se mêlent dans une quête adolescente hors du commun. Une course contre la destruction et le changement qui nous propose à l’occasion quelques embruns de romance et quelques pas vacillants dans l’âge adulte. Une palette très complète est proposée, de la reconstruction après un drame en passant par le remord mal placé, n’épargnant clairement pas les personnages. Les parallèles sont nombreux et le symbolisme omniprésent tout le long de cette œuvre road trip. Malgré de nombreux aspects assez complexes, ce film nous sert une trame principale très facile d’accès qui permettra au public le plus jeune de parfaitement comprendre le film dans sa première lecture. L'œil averti, en revanche, détectera sans doute possible l’incroyable richesse cachée derrière cette simplicité presque enfantine. Parfois enfantin, parfois très mature, nos personnages sont particulièrement bien réalisés malgré leur nombre assez réduit.

Après les succès de Your Name et de Les enfants du temps, on aurait pu croire que Makoto Shinkai s’enliserait dans des films très proches les uns des autres. Toutefois, Suzume nous montre l’exacte contraire. Your Name n’était pas une finalité, mais le début d’un chemin dont chaque film n’est qu’une étape. Plus que simplement chercher à faire le film ayant le plus de succès possible, on sent chez Makoto Shinkai une quête bien différente : celle de faire évoluer son message et sa vision du monde au travers de ses œuvres.

Graphisme :

Nous sommes en 2022 et bien entendu, la qualité globale de l'œuvre est pour le moins excellente. Le charadesign reste emblématique de son réalisateur, mais nous offre toutefois un petit vent de fraîcheur. Le premier point à mettre en avant est bien sur les nombreux panoramas du Japon. Le réalisateur a bien compris un des aspects qui avait le plus marqué le public dans Your Name et s’en donne ici à coeur joie. L’animation des scènes les plus mouvementées est somptueuse et n’hésite pas à jouer des traveling pour nous propulser dans l’action. Le côté “magie” est plus présent que dans les films précédents, mais reste sagement dosé pour enchanter ou effrayer, sans toutefois se banaliser. Si dans les enfants du temps on pouvait trouver beaucoup de clin d'œil à d’autres réalisateurs, ici Makoto Shinkai nous livre une œuvre beaucoup plus personnelle, faisant de ses points forts un véritable fer de lance pour le futur. Dernier point à aborder : ce titre possède un certain nombre de scènes générées en partie en 3D CGI. Si ce n’est très clairement pas quelque chose que j’apprécie, il faut toutefois avouer que l’intégration est magistralement réussie. Seules les scènes de foules de Tokyo sont faciles à identifier malgré leur bonne facture et le peu de dérangement qu’elles entraînent.

Les OST sont une fois de plus réalisés par le groupe Radwimps. Si la qualité est toujours au rendez-vous, la constance du genre à exploser pour donner lieux à un florilège de styles et d’ambiances, tantôt merveilleuses, tantôt lourdes, tantôt amusantes. Là encore, la palette s'élargit et nous laisse en droit d’espérer un travail ahurissant pour la suite de leurs productions.

Petite note pour les SFX particulièrement réussis et le doublage japonais, là encore très très bien casté. A noter que les deux personnages principaux sont doublés par Nanoka Hara et Hokuto Matsumura et qu’il s'agit de leurs premiers rôles.

Point noir :

La distribution du film en France peut le rendre difficile à trouver dans certaines parties de l'hexagone, d’autant plus que sa mise en avant a été contremise par la sortie et le succès du film Mario. Malgré quelques tentatives de com de Crunchyroll et Eurozoom, ce film ne semble pas faire parler beaucoup de lui et ce malgré son nombre d'entrées.

J’ignore ce qu’il en est du doublage VF, mais le sous-titrage est orné d’un bon nombre de fautes d’orthographes et de français, en plus d’être parfois assez bancale… Pour un travail qui n’a rien à voir avec du fansub, je trouve bien dommage d’en retrouver les points les plus sombres.

Conclusion :