Les Yôkai
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Aujourd’hui on s’intéresse aux Yôkai !
Mythologie et Folklore
Le mot Yôkai , en japonais ?? ou ???? pour ceux qui savent lire les hiragana, vient directement du chinois et signifie de façon générale ce qui est mystérieux, attirant et que l’on ne comprend pas. On est bien loin des monstres qui nous viennent souvent à l’esprit quand on pense yôkai. La magie est bien plus proche qu’on ne l’imagine...
Il y a beaucoup de synonyme, même si certains se rapprochent plus de l’idée “d’esprit” alors que d’autres sont plus près du simple monstre. Pour n’en citer que quelques-uns, nous parlons ici de mot comme ayakashi (?), mononoke (???) (ça ne vous dit rien ?), ou encore mamono (??). Malgré les synonymes, le tout reste vraiment extrêmement vague et englobe la quasi-totalité des créatures surnaturelles du folklore Japonais.
Dans la grande tradition nipponne, le yôkai est à l’origine un être malfaisant. De la simple farce au meurtre le plus horrible, il se joue des hommes, surtout quand ils ne sont pas assez vigoureux dans la culture de leurs vertus. Cet aspect culturel est très proche des cavernes censées abriter des dragons, ou des légendes comme le Père Fouettard en Europe. Il s’agit bien souvent de légendes destinées à effrayer la population pour lui faire adopter un comportement particulier, généralement dans son propre intérêt. Prenons un exemple. Le Kappa, littéralement “garçon de la rivière”, est une créature mythique à l’apparence de tortue légèrement humanoïde. Dans le temps, on racontait aux enfants que lorsqu’ils jouaient seuls dans la rivière, ces créatures cauchemardesques les guettaient pour s’emparer d’eux et les noyer au premier instant d'inattention. Enfant, nous avons tous entendu ce genre d’histoire qui nous font sourire aujourd’hui.
De façon étendue, les yôkai sont souvent tenu comme responsable de ce qu’en Europe on appelait "sorcellerie" ou "miracle". De manière générale, ils correspondaient à tout ce qu’on ne pouvait pas expliquer et qui faisait jouer l’imagination et la peur.
Les différents types de yôkai
Les types de yôkai sont aussi étendus que le sens du mot est vague. Vous en reconnaîtrez un bon nombre, j’en suis certain. Une grande majorité des yôkai sont des henge, des créatures douées de la faculté de se métamorphoser (généralement en humain). Parmi ceux-ci, on retrouve les yôkai animaux. On peut ainsi citer comme exemple le tanuki (sorte de chien-raton laveur japonais), les kitsune (renard, souvent à plusieurs queues), les hebi (serpent), les bakeneko (chat), les tsuchigumo et jor?gumo (araignée) ou encore les inugami (chien). Je reviendrais sur eux un peu plus tard.
Autre genre de yôkai très connu : les Oni. Ce sont des créatures proches des ogres Européens. Généralement doués d’une puissance incroyable, ses créatures sont pourvues de cornes et d’une peau rouge, bleu, noire ou encore marron. D’un aspect féroce, ils ne représentent pas toujours un aspect négatif. Ils utilisent généralement des armes lourdes.
Les tengu, sorte de demi-dieux japonais, sont à l’origine des démons très dangereux, ennemis du bouddhisme. Leur nom signifie “chien céleste”, ce qui explique peut-être que certains récits en fassent des gardiens féroces et surpuissant.
On ne pense généralement pas tout de suite aux Tsukumogami. Vous serez encore plus surpris si je vous dis que vous en possédez peut-être chez vous ! Il s’agit en fait d’objets ayant fêté leur centième anniversaire. A mon humble avis, on peut facilement expliquer cette légende par le fait que quelqu’un qui prend soin d’un objet particulier, surtout s’il l’utilise au quotidien, au point de lui permettre de durer 100 ans, puisse paraître étrange. Surtout d’un point de vue extérieur et un peu imaginatif, où l’on peut penser que l’objet pourrait prendre vie pour remercier son propriétaire… Ce type de légende est bien plus commun qu’on ne le croit et s’applique à énormément d’objet, d’une simple sandale à un katana ou un shamisen.
Dernier grand type de yôkai : les humains transformés. En effet, il y énormément de légendes quant aux humains capables de générer des phénomènes surnaturels, comme allonger leur cou, ou échanger leur visage avec un masque d’Oni pour assouvir leur jalousie. Étonnement, ce genre de phénomène est souvent associé aux femmes, surtout à celle dont la beauté semble surnaturelle. Ceci est surement dut au fait que la plupart des textes de l’époque soient écrits par des hommes.
Enfin, nous pouvons aborder rapidement les créatures dont le nom est très générique et que l’on classe également comme étant des yôkai. Parmi elle, nous pouvons citer les akuma, les Kappa, les Otoroshi ou encore les Ryû : les dragons orientaux !
Yôkai, tradition et modernité
Les yôkai trouvent leur origine dans la Chine, où l’on parle au premier siècle de spectres qui enteraient la Cour Impériale. Il est fort probable que les yôkai soient arrivés aux Japon avec les kanji…. Dès les premiers écrits abordant le sujet, les yôkai sont considérés comme des créatures négatives qui demandent l’intervention d’un religieux. Bonze ou Onmyôji, Zen ou Shinto, il faut à tout prix purifier les yôkai, naturellement mauvais. Le pays vit alors dans un univers semi-mythologique encore plus imaginatif et fantastique que notre vieille France.
Malheureusement, le Japon est loin d’être épargné sur le plan de la perte de patrimoine, surtout depuis la révolution Meiji. Beaucoup de légendes étant ancrées dans l’utilisation d’objet particulier, ou de certaines situations, même les anciens ne comprennent plus vraiment toute cette faune de créatures surnaturelles. C’est ainsi que les yôkai sont dans l’écrasante majorité des cas considérés comme de simples légendes plutôt que comme des créatures religieuses. Malgré le fait qu’ils ne soient plus du tout sacralisés au Japon, ces créatures vivent depuis les années 40 une nouvelle jeunesse où les mythologies occidentales se mêlent avec le folklore japonais pour créer de nouveaux yôkai plus traditionnels que jamais. L’illusion est telle que même les japonais s’y perdent.
1959 sera l’heure d’un nouvel élan de sympathie et d'intérêt envers les yôkai, notamment grâce à un manga écrit par Shigeru Mizuki pendant 10 ans et sur 9 tomes : GeGeGe no Kitar? ou Kitaro le repoussant. Au Japon, c’est le début de la télévision et de la production d’anime. Il n’y a aucun doute que les 493 épisodes entre 1968 et 2018 aient grandement aidé à la survie de ce pan de la culture japonaise.
Au cours des 20 dernières années, la culture des yôkai revient petit à petit, notamment grâce aux manga et aux jeux-vidéos, qu’ils soient inspirés, qu’ils détournent ou reprennent complètement le folklore japonais. Parmi ceux-là, on peut par exemple parler d’Inuyasha, l’histoire d’un demi-inugami qui, accompagné de ses amis dans un Japon féodal peuplé de yôkai et autres créatures mythologiques, cherche à vaincre le démoniaque Naraku. Ais-je seulement à évoquer les manga ou anime tel que Rosario + Vampire, Omamori Himari, D.Gray-Man, Kyoukai no Kanata, Noragami, Dragon Ball ou encore YuYu Hakusho, qui multiplient les allusions ou reprisent à n’en plus finir.
Enfin, comment ne pas aborder les phénomènes qui ont secoué le monde tel que les jeux-vidéos et autres produits dérivé de Pokémon, Yu-Gi-Oh ou encore le récent Yokai Watch !, qui reprennent nos créatures folkloriques avec plus ou moins d’adaptation.
Conclusion :
Vous l’aurez compris, impossible de parler de la culture Japonaise sans aborder à un moment ou un autre le sujet des Yôkai ! J’avoue que je me passionne pour ce sujet et je pense revenir vous en parler d’ici quelque temps. J’espère avoir réussi à vous transmettre mon enthousiasme.
Les yôkai sont sans aucun doute un des éléments qui démontre la façon dont le Japon à évoluer dans la modernité. Une base traditionnelle encore et toujours perfectionnée par le rodage du temps.
Date de dernière mise à jour : 13/06/2019
Commentaires
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- 1. Qelqu'un Le 25/05/2019
C'est bien mais trop de fautes d'orthographe c'est fatigant-
- inconnudayLe 13/06/2019
Je m'en excuse. J'essaie de résoudre tout ça au fur et à mesure de mes relectures... En tout cas, content que mon article plaise tout de même !
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