Le Traité des cinq Roues de Musashi Miyamoto
Article sur le Go Rin No Sho
Aujourd’hui on parle d’une des plus grande oeuvres littéraire et philosophique de l’histoire du Japon : le traité des 5 roues de Miyamoto Musashi, ou Go rin no sho ???.
La petite histoire :
Ce livre, aussi appelé en français Livre des cinq anneaux, a été écrit vers 1645 par le grand Miyamoto Musashi, dans la grotte du Reigand?, à Kumamoto, où il s’était retiré.
Miyamoto Musashi était un bretteur japonais, si ce n’est le meilleur bretteur de toute l’histoire de l’humanité. Il est né le 12 mars 1584 et mort le 19 juin 1645 à l’âge de 61 ans, un âge très avancé pour l’époque. Il a livré plus de 60 duels au cours de sa vie et n’a jamais perdu une seule fois. Au Japon, on considère cet homme comme le combattant au sabre le plus fort de l’histoire, mais aussi comme un philosophe qui influence aujourd’hui encore le Japon. Ce personnage est repris dans beaucoup de manga, anime et film japonais. Il est connu pour utiliser deux sabres en même temps.
Pour la petite histoire, j’ai lu ce livre un peu avant ma terminal. Ça a tellement influencé ma vision de la philosophie que ma pauvre prof n’a jamais réussi à comprendre où je voulais en venir, cette œuvre unique n’étant absolument pas répandu en France et encore moins dans la sphère des profs de philo.
Je parle aujourd’hui de ce livre aux éditions Albin Michel. C’est un petit livre, mais il n’est pas chère et bourré d’information ! (page de l’éditeur : www.albin-michel.fr/ouvrages/traite-des-cinq-roues-9782226018526)
Go Rin No Sho ??? :
Ceci est le livre qui a été écrit par Musashi il y a environ 350 ans. Il est séparé en 5 parties bien distinct (d’où son nom) : Terre, Eau, Feu, Vent et Vide.
Je ne vous ferez pas de philosophie, je n’en n’ai ni l’envie, ni la compétence. Je me contenterais ici de paraphraser ou citer les sages paroles de notre bretteur légendaire.
Terre :
Ce chapitre introduit les suivants. Il explique les bases de la voie de la tactique au travers du fil du sabre.
Eau :
Ce chapitre traite des éléments qu’un guerrier doit prendre en compte.
« Avec l'eau comme base, le cœur se fait eau. L'eau prend la forme de son récipient, elle est un mince filet ou devient un gigantesque océan. [...] Si, par la maîtrise de l'escrime, tu bats un homme, tu peux battre n'importe quel homme en ce monde. Le cœur nécessaire pour battre un homme est le même que pour dix mille hommes.[...] Le principe de la tactique est qu'à partir de la connaissance d'une chose nous pouvons en connaître dix mille autres. »
Feu :
Le livre du feu s’intéresse au combat et entre dans les détails de l’analyse de celui-ci.
« De même qu'un homme peut en vaincre dix, mille hommes peuvent en vaincre dix mille. Cependant, on peut devenir un maître stratège en s’entraînant tout seul avec son épée, de manière à apprendre les stratagèmes de l'ennemi, sa force et ses ressources, et arriver à comprendre la stratégie pour battre dix mille ennemis. »
Vent :
Miyamoto Musashi prend du recul sur sa voie et sa tactique. Il parle de son école et en observe les fondements.
« Certains stratèges de ce monde ne s’intéressent qu'à l'escrime, et limitent leur entraînement à parfaire le maintien du corps et de l’épée. »
Vide :
Conclusion succincte et profonde de cette œuvre unique.
« Dans le vide est la vertu, et non le mal. La sagesse a une existence, le principe a une existence, la Voie a une existence, l'esprit est le néant. »
Contenu :
Si toutes les versions du traité des cinq roues retranscriront avec plus ou moins d’exactitude les paroles du bretteur, il y a une raison particulière pour laquelle je vous conseille l’édition Albin Michel.
La préface nous présente la spiritualité japonaise telle qu’elle se présentait à l’époque. Elle enchaîne ensuite sur une présentation de la riche vie de Miyamoto Musashi.
L’épilogue, écrit par Masumi Shibata, revient sur la spiritualité niponne et nous donnes quelques codes pour comprendre certains termes du traité pouvant être ambiguë pour nous autres européens. Il aborde ensuite le thème des relations entre le Japon et l’Europe à l’époque de Miyamoto Musashi. Cette partie est très riche en information et présente une partie généralement méconnu de l’histoire du Japon. Pourquoi le Japon a-t-il fermé ses frontières ? Enfin, nous concluons ce livre en parlant du choix de l’emblème du Japon.
Dans un français japonisé et pourtant assez soutenu et facile à comprendre, vous découvrirez dans ce livre une histoire : celle du pays du soleil levant. Le tout est très bien raconté, donne de nombreuses clefs très utiles à la compréhension du Go Rin No Sho et à l’histoire aussi bien social que dans le sens strict du terme.
Conclusion :
Go Rin no Sho à changé à jamais la face du Japon. Ce livre, écrit par le plus grand bretteur que la terre n’a jamais porté, révolutionne philosophiquement le monde. Je le conseil fortement aux passionnés du Japon, qui trouveront dans ce livre l'explication menant à certains phénomènes de la vie sociale niponne.
Date de dernière mise à jour : 20/10/2018
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