Yume Senshi Wingman
Article
On s’attaque aujourd’hui à Yume Senshi Wingman !
La petite histoire :
C’est à l’origine un manga écrit par Masakazu Katsura entre 1983 et 1985 pour 13 tomes, aujourd’hui chez Manga Player, puis Tonkam.
L’anime dont on parle aujourd’hui est sorti en 1984 pour 47 épisodes chez Black Box.
Personnage :
Kenta Hirono (David Duchemin en français) est le héros de cette histoire. Jeune adolescent passionné de justice et de Tokusatsu, il revêt son costume de Wingman pour combattre. Il a beaucoup d’imagination et malgré son côté maladroit, est quelqu’un d’une remarquable bonne volonté. Il est amoureux de Miku et malgré le charme mature d’Aoi, lui voue une fidélité indéfectible. Si son côté moralisateur peut-être un peu lourd, c’est quelqu'un étonnamment agréable.
Aoi Yume (élise Lerêve en français) est une habitante d’un monde alternatif : Podrim. Afin d'échapper à un tyran, elle se réfugie dans ce monde. Elle possède des pouvoirs surnaturels qui lui permettent de se fondre dans le décor comme de combattre les ennemis qui viennent à sa rencontre. Véritablement blessée par la situation, c’est une jeune fille qui cache souvent ses sentiments, quels qu’ils soient. Plutôt du genre extravertie, elle n’est pas farouche pour un sou et s’étonne toujours de l’imagination de Kenta. Elle en pince d’ailleurs un petit peu pour celui-ci. C’est un personnage que j’aime beaucoup et qui joue les prémices de Ai de l’excellent Video Girl Ai de 1990, du même auteur.
Miku Ogawa (Sophie Nougatine en français) est une amie de Kenta. Jeune fille vertueuse particulièrement proche de notre héros, elle en pince pour lui de façon assez flagrante. Si elle réprouve souvent ses méthodes un petit peu tape à l'œil, elle est toutefois d’accord avec lui sur le principe et possède une forte vision de la justice. C’est une jeune adolescente très timide qui peine à affirmer ses idéaux en public, et se retrouve souvent à paniquer en cas de quiproquo.
Scénario :
Kenta Hirono est un fanatique de justice qui n’hésite pas à revêtir son costume fait main de Wingman pour punir la moindre faute. Une manie qui lui vaut souvent quelques moqueries de la part de ses camarades et des crises de nerfs de la part de ses professeurs. Mais un jour, alors qu’il rentre chez lui après une dure journée de lutte contre l’injustice, une jeune fille lui tombe littéralement dessus. C’est ainsi qu’il fait la connaissance d’Aoi. Celle-ci tient un cahier étrange : le dreamnote et il lui emprunte sans réfléchir pour dessiner l’un des costumes de Wingman. A son réveil, elle lui explique qu’elle vient de Podrim et fuit afin de mettre ce cahier en sécurité du tyran qui a pris le pouvoir. En effet, celui-ci possède le pouvoir de rendre réel tout ce qui y est dessiné. C’est ainsi que Kenta devient capable d’opérer une véritable transformation. Mais Rimmel, le tyran de Podrim, n’a pas l’intention d’en rester là et leur envoie les combattants les plus monstrueux et les plus fourbes afin de se débarrasser de Wingman. Nos amis parviendront-ils à sauver Podrim ? Aoi réussira-t-elle à s’intégrer dans le monde des humains ? Qui finira par ravir le cœur de Kenta ?
Si le début de l’histoire prend son temps et a des allures de comédies romantiques, il faut bien dire que la suite s’étend petit à petit dans un style bien plus proche du Super Sentai (Bioman en France). Les trames se multiplient pour mettre en avant les différents personnages secondaires, tous travaillés et plus ou moins mis en avant selon leur interaction avec la trame principale. Aoi est sans conteste le personnage le plus profond, étant celle dont les sentiments seront le plus mis à l’épreuve au cours de l’aventure. Wingman joue de son univers et du dreamnote pour justifier habillement les nouveaux pouvoirs et accessoires de son héros, évitant ainsi les quelques points d’obscurités admis des Super Sentai. Les combats sont d’ailleurs très présents et rappellent eux aussi le rythme de l’époque, avec une nouvelle monstruosité par épisode. A l’opposé, la trame sentimentale est très travaillée et ne laisse également rien au hasard. Nos personnages, quoi qu’on en dise, se retrouvent impliqués dans des événements graves et ils en ont conscience. Un fait très intéressant qui est étonnamment mature et qu’on retrouve dans très peu d'œuvres sur le sujet, au Japon comme ailleurs.
Par ailleurs, le titre se conclut très bien, trouvant un juste milieu.
Graphisme :
Nous sommes en 1984. La Toei nous offre ici un titre à la hauteur de sa réputation. Les finitions sont bonnes et mettent parfaitement en avant l’univers original. Le design s’inscrit certes dans les années 80, mais il a très bien vieilli, jouant du charme indescriptible que seules les œuvres des 80’s savent mettre en place. Des couleurs vives et des plans d’inspiration Tron (la série de 82) viennent enchanter le tout. Les scènes de combats sont très Sentai, mais prennent de plus en plus d'ampleur jusqu’à devenir véritablement très satisfaisante. A noter que les quelques scènes de ecchi sont bien moins présentes dans le manga et s’arrêtent à une légère exhibition, la trame romantique étant bien plus poussée. Le rythme, là encore d’inspiration Sentai, est assez rapide, permettant à ce titre d’être finalement plutôt moderne sans pour autant perdre sa profondeur.
Les OST sont sublimes, entre compositions assez classiques inspirés des anime mecha des années 70 et City Pop qui inspirera tant les années 90. Ils sont d’ailleurs la première composition de Oku Keiichi qui sera derrière les OST de Mahou no Star Magical Emi, Marmalade Boy, Ojamajo Doremi ou encore Peace Maker Kurogane. L’opening : Ijigen Story de Poplar est excellent, tout comme l’ending : Wing Love de Ryu Machiko, qui sont tous deux des petits bijoux sous tous les angles.
Point noir :
L’adaptation française peine à donner toutes ses lettres de noblesse au titre.
Le côté Sentai peut gêner un public trop habitué aux productions plus classiques de shonen.
Conclusion :
J’ai vraiment adoré Wingman. Vu en japonais et en bonne qualité, c’est une œuvre qui prend véritablement une autre dimension. Une très grande aventure qui m’a enchanté plus d’une fois, personnifiant une fois de plus le charme irrésistible des animes des années 80.
Date de dernière mise à jour : 30/01/2024
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